Qu’est-ce que l’Ecole de Chicago ?
L’Ecole de Chicago est un terme développé dans les années 1950, c’est-à-dire à une époque où le keynésianisme faisait l’unanimité, et désignant un groupe de plusieurs économistes libéraux. Ce nom vient du fait que bon nombre de ces économistes furent des professeurs du département Economie de l’Université de Chicago. Ils s’opposent à la théorie keynésienne, qui implique un trop grand interventionnisme de l’Etat à leur goût, et défendent le monétarisme et le libéralisme. Ces économistes sont également appelés néoclassiques.
La théorie néoclassique prône un marché libre et ouvert, un interventionnisme étatique limité au maximum mais un régime monétaire strict fixé par le gouvernement. Elle modernise ainsi la théorie quantitative de la monnaie datant du XVI° siècle et montre le lien entre les prix et la masse monétaire. Elle explique que l’inflation est due à un gonflement de la masse monétaire, comme c’est le cas durant la Belle Epoque par exemple. Ainsi, les néolibéraux opèrent un retour aux sources de la pensée libérale et défendent la concurrence, la non-intervention de l’Etat et le profit. L’Etat doit aussi gérer raisonnablement la masse monétaire. Les libéraux sont donc favorables à l’étalon-or et considèrent qu’il vaut mieux un système de changes flottants. Arthur Laffer, représentant de l’Ecole de Chicago, estime qu’il faut également soutenir les entreprises et non la consommation, les créateurs d’emploi et l’esprit d’entreprise et donc qu’il faut supprimer au maximum les législations.
Plusieurs Prix Nobel sont d’ailleurs issus de cette famille d’économistes : c’est notamment le cas de Milton Friedman (1976), qui peut être considéré comme le père de l’Ecole de Chicago, George Stigler (1982), Gary Stanley Becker (1992), Ronald Coase (1991) et Robert E. Lucas (1995). Friedrich Hayek, Prix Nobel en 1974, peut également être considéré comme appartement à l’Ecole de Chicago : ce dernier s’opposait déjà à Keynes dans l’entre-deux-guerres en défendant le libéralisme et participa ainsi au discrédit du keynésianisme dans les années 1970.
Cette pensée économique fut celle qui prédomina dans les années 1980 et 1990 : elle fut à cette époque reprise par la Banque mondiale et le FMI pour aider les pays en développement, notamment lors de crises nécessitant une refonte de modèle économique. Ce fut le cas, par exemple, dans de nombreux pays d’Amérique latine lors de leur crise dans les années 1980.
Un certain nombre de critiques furent émises à l’encontre de cette politique, notamment lors de la crise financière qui éclata en 2007. Il leur est notamment reproché leur confiance aveugle envers le marché, censé s’autoréguler de lui-même, mais à l’origine de bulles spéculatives qui déstabilisent l’économie.